Top 50 des meilleurs sites de plongée
Plongée culte : Îles Brothers, mer Rouge
Site de plongée : Big Brother
Emplacement : mer Rouge, Égypte
Type de plongée : tombant, profonde
Profondeur max. : 40 m ou selon le brevet
Niveau : plongeurs expérimentés
Température de l’eau : 22-25 °C en hiver, 26-30 °C en été
Meilleur moment pour plonger : toute l’année, meilleures conditions météorologiques de mars à novembre.
Les couleurs époustouflantes de la paroi ouest des Big Brothers. (Canon 5Dmk3 + Tokina 10-17 mm Nauticam Housing – F19 1/60 iso 200).
Les îles Brothers constituent sans aucun doute l’un des sites de plongée les plus fascinants du monde. Il s’agit de deux petites îles situées à 35 miles au nord-est de la côte d’El Quseir, en plein milieu de la mer Rouge, entre l’Égypte et l’Arabie saoudite. La seule façon de s’y rendre est par le biais d’une croisière plongée. En raison de leur position isolée et de la difficulté d’y parvenir, ces sites de plongée se classent parmi les moins contaminés et les plus intactes de toute la mer Rouge égyptienne.
Coucher de soleil sur le phare de Big Brother, visible uniquement lors d’une croisière plongée.(Canon 5Dmk3 + Canon 17-40 mm – F16 1/200 iso 200).
Environ 1 km sépare les deux îles. La plus grande, au nord, s’appelle Big Brother, tandis que la plus petite, au sud, se nomme Little Brother. Ces deux piliers rocheux qui émergent depuis les grandes profondeurs sont entourés d’eau sans rien d’autre en vue à de nombreux miles. Sous l’eau, les plongeurs se retrouvent devant des murs verticaux abondamment recouverts de coraux mous et durs, creusés de nombreuses petites grottes, et parsemés de surplombs. Ces îles exposées aux courants forts attirent de nombreux types de prédateurs pélagiques.
Vue vers le sud depuis le sommet du phare ; au loin, Small Brothers. (Canon 5Dmk3 + Canon 17-40 mm – F10 1/200 iso 640).
Les îles Brothers font partie d’une aire marine protégée (marine protectorate). L’obtention d’une autorisation du garde-côte et le paiement d’une taxe sont dès lors nécessaires pour pouvoir plonger dans les eaux environnantes.
Big Brother s’étend sur une distance d’environ 400 m. En 1880, les Anglais y construisirent un phare pour signaler la présence des îles aux nombreux navires en passage depuis ou vers le canal de Suez. Le phare, toujours en service aujourd’hui, est surveillé par des membres de la marine basés sur l’île et peut être visité.
Le site de plongée Big Brother comprend deux épaves. Gisant sur le fond à la pointe nord, se trouve le Numidia, un navire marchand de 145 m de long qui coula en 1901 alors qu’il transportait du matériel ferroviaire. L’Aida, sur la paroi ouest, est un navire marchand égyptien qui coula en 1947 suite aux intempéries. Ces deux plongées, certes très pittoresques, ne devraient manquer dans le carnet de plongée d’aucun amateur d’épaves. Elles sont d’autant plus spectaculaires que les coques et superstructures des épaves sont entièrement recouvertes d’une multitude d’organismes marins tels que gorgones, coraux mous ou encore éponges.
Colonies géantes et luxuriantes de gorgones devant le bleu profond de la mer Rouge. (Canon 5Dmk3 + Tokina 10-17 mm Nauticam Housing – F16 1/200 iso 200).
Briefing
L’île offre différentes possibilités de plongées, toutes aussi incroyables et fortes en émotions les unes que les autres. Mais si je devais en choisir une en particulier, ce serait celle qui se déroule le long de la paroi ouest, entièrement couverte d’une étonnante diversité de coraux. Il est difficile de rencontrer une telle concentration et une telle variété ailleurs dans le monde !Habituellement, le bateau s’amarre du côté sud de l’île, puis les plongeurs sont amenés en Zodiac sur le site situé du côté nord-ouest, près de l’épave de l’Aida. En fonction de l’état de la mer et des courants, l’entrée dans l’eau peut s’avérer laborieuse : les plongeurs doivent être rapides et bien coordonnés, afin d’effectuer un saut droit tous au même moment et de retrouver leurs binômes respectifs à une profondeur de 5 m. Ensuite, il leur suffit de maintenir le récif sur leur gauche et de se laisser entraîner par le courant, qui va généralement du nord vers le sud. Les plongeurs commencent par atteindre les profondeurs les plus importantes avant de rejoindre les 40 m, où la plongée devient typiquement multiniveau, puis de remonter vers les plus faibles profondeurs. Si leur consommation d’air le permet, ils refont surface au niveau de la jetée de l’île, où ils sont récupérés par les Zodiacs et ramenés au bateau.
La vie foisonnante du récif, à très faible profondeur. (Canon 5Dmk3 + Tokina 10-17 mm Nauticam Housing – F10 1/80 iso 200).
Le récif est une explosion de couleurs et de vie. Chaque tronçon du tombant grouille d’organismes marins en tous genres : des colonies de gorgones géantes laissent place à d’épaisses forêts de coraux mous aux mille couleurs. Des formations madréporiques monumentales offrent un refuge à une multitude de poissons des récifs. Ici, mérous, poissons-porc-épic, barbillons tropicaux, poissons-coffres, poissons-clown et raies pastenagues s’alternent avec des bancs vibrants d’anthias couleur feu. Si vous parvenez à détourner un instant la vue de la vie frénétique du récif et que vous regardez dans le bleu, une surprise pourrait vous y attendre : vivaneaux, carangues, barracudas, thons, poissons-napoléons et tortues sont souvent de passage. En somme, il est très difficile de s’ennuyer dans ce coin.
Carangues en chasse dans le bleu. (Canon 5Dmk3 + Tokina 10-17 mm Nauticam Housing – F10 1/160 iso 500).
Contrôle de sécurité
Commençons par rappeler que ces deux îles se trouvent au beau milieu de la mer Rouge, et que le caisson hyperbare le plus proche se situe à plusieurs heures de navigation. Les services de recherche et de sauvetage (SAR), quant à eux, ne sont plus actifs (mise à jour 07/2017). Une attention toute particulière doit par conséquent être portée sur la sécurité : rester bien hydraté, suivre des profils de plongée conservateurs, minimiser les plongées répétitives, et plonger au Nitrox dans la mesure du possible. Mais parlons d’une chose à la fois…
Avant tout, assurez-vous de la présence d’un kit oxygène à bord, équipement essentiel en cas d’urgence de plongée. Assurez-vous également que le kit oxygène comprenne un système d’administration d’oxygène moderne et que la bouteille soit pleine avant votre depart. Sur un bateau de croisière, les plongeurs effectuent généralement trois plongées par jour (les plongées de nuit sont néanmoins interdites sur ces îles). Il est donc impératif de garder un œil sur les manomètres et ordinateurs de plongée. L’eau est si claire et il y rentre tant de lumière que les plongeurs moins expérimentés peuvent facilement se retrouver plus bas que prévu sans s’en rendre compte. La profondeur atteinte, le temps de décompression et les intervalles de surface doivent être surveillés et respectés du mieux possible.
Pour atteindre ces îles, les bateaux naviguent généralement la nuit. La traversée dure environ 6 heures et se fait par mer de travers. Il est recommandé de prévoir des médicaments contre le mal de mer pour ceux qui y sont susceptibles. Évitez de prendre de la Dramamine ; procurez-vous plutôt des comprimés de Stugeron et veillez à les prendre environ une heure avant de commencer à naviguer.
Il fait par ailleurs souvent très chaud sur les bateaux de croisière, même si la sensation de chaleur est réduite en cas de climat sec. Une bonne hydratation est dès lors primordiale. Le Dr Adel Taher, médecin en charge de DAN Egypt, préconise la consommation de 3 à 4 litres d’eau par jour dans ces conditions (météo sèche et chaude, plongées répétitives). Il est conseillé de répartir cette quantité sur toute la journée et de boire de petites quantités à la fois, au maximum 1/5 de litre (un verre) tous les quarts d’heure. Cela revient à boire 16 verres d’eau sur une période de huit heures : 4 verres par heure lorsque le plongeur est au sec, plus 1 verre avant et après chaque plongée afin de compenser les pertes liquidiennes survenant durant les 40 à 50 min du temps total de décompression (TDT). Si le plongeur boit à des intervalles plus fréquents, il risque de stimuler la miction, ce qui annulerait les avantages de l’hyper-hydratation.
Couleurs, couleurs, couleurs… (Canon 5Dmk3 + Tokina 10-17 mm Nauticam Housing – F9 1/60 iso 200).
Conseils en matière de photographie sous-marine
Eaux cristallines, abondance de lumière, récifs verticaux et coraux luxuriants : emportez des dômes, des lentilles fish-eye, des flashs, et vous aurez tout ce dont vous avez besoin pour prendre des photos grand-angles de haut niveau. La structure du récif comprend de nombreux surplombs depuis lesquels gorgones et coraux mous se projettent dans le bleu : parfait pour les prises verticales. La lumière ambiante ne fait jamais défaut, même à 40 m de profondeur ; exploitez-la du mieux que vous pouvez, et jouez avec cette lumière lors de l’utilisation de vos flashs. Tenez également compte de la position du soleil lors des trois plongées que vous effectuerez par jour. Je recommande de réaliser des prises en contre-jour tôt le matin, en incluant le soleil dans la photo, et d’attendre l’après-midi pour les plans généraux du récif, avec le soleil dans le dos. Les parois s’étendent jusqu’à la surface, de telle sorte que vous pouvez prendre des photos pendant les paliers de sécurité également. Profitez au maximum de ces moments, car ils offrent des aperçus vraiment intéressants de la vie foisonnante du récif.
La lumière du matin. (Canon 5Dmk3 + Tokina 10-17 mm Nauticam Housing – F11 1/200 iso 320).
Préservation de l’environnement
Ces îles sont réputées pour les différentes espèces de requins qu’elles abritent. Ces animaux majestueux existent depuis environ 400 millions d’années ; ils ont survécu aux extinctions, aux glaciations et à d’incroyables changements climatiques.À l’heure actuelle, ils sont toutefois en grand danger, si pas en voie de disparition, en raison des pratiques de pêche sans discernement.
La pêche au requin est théoriquement illégale depuis 1973, lorsque l’Égypte est devenue l’un des 100 pays signataires de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction). Mais ce n’est qu’en 2006, suite aux efforts consentis par la HEPCA (une organisation non gouvernementale qui s’occupe de protéger et préserver les ressources naturelles de l’Égypte et de la mer Rouge), que le ministère égyptien de l’Agriculture et de la Pêche a promulgué un décret national interdisant la pêche au requin et la vente de viande de requin dans les restaurants. Au cours des dernières années, il est devenu beaucoup plus difficile de voir des requins dans cette frange maritime, mais je suis convaincu que la population se rend de mieux en mieux compte de l’importance de protéger ces magnifiques animaux, et de la fragilité de l’écosystème qui constitue leur habitat.
Poisson-napoléon. (Canon 5Dmk3 + Tokina 10-17 mm Nauticam Housing – F8 1/60 iso 500).
Panorama à l’aube. (Canon 5Dmk3 + Canon 17-40 mm).