Articles d'intérêt
Green Bubbles et viabilité environnementale de la plongée
Depuis le milieu des années 1980, la plongée récréative connaît une popularité croissante, avec presque un million de brevets émis chaque année. Une telle activité sportive où l’être humain va à l’encontre de la nature peut avoir des effets positifs, mais aussi négatifs. D’un côté, la plongée favorise l’intendance des océans, contribue à la recherche scientifique et encourage le développement personnel. De l’autre, des conflits peuvent apparaître avec les communautés pour qui les océans et plages représentent un moyen de subsistance, une source de revenus par le biais du tourisme, ou une certaine qualité de vie.
C’est dans ce cadre qu’il y a un an d’ici, l’Union européenne a fondé le projet Green Bubbles (GB), ou « bulles vertes », dont l’objectif principal est d’augmenter la viabilité environnementale des activités de plongée. Les trois intervenants principaux – plongeurs, professionnels et opérateurs de plongée – y participeront en tentant d’identifier les impacts de la plongée récréative sur les plans environnemental, économique et social, ainsi qu’en développant et en commercialisant des produits innovants. Ils chercheront ainsi à trouver de nouvelles façons d’accroître les impacts positifs de la plongée tout en réduisant les impacts négatifs. La durée prévue du projet est de 4 ans, dont la première année touche déjà à sa fin.
L’étude s’articulera autour de deux régions principales :
Ponta do Ouro au Mozambique près de Sodwana Bay héberge un récif corallien complexe de hautes latitudes. Cette aire marine protégée (AMP) a été délimitée de façon à réduire l’impact de la plongée. Elle reçoit près de 80 000 visites de plongeurs par an.
L’aire marine protégée de Portofino a été établie en 1999. Elle se situe au nord-ouest de la mer Méditerranée, et accueille près de 60 000 plongeurs par an. Cette aire marine contribue à hauteur d’environ 50 % de la valeur ajoutée brute générée par le tourisme marin et côtier européen.
Green Bubbles a identifié les domaines de préoccupation suivants :
L’équipement de plongée en scaphandre, inventé dans les années 1940 et qui a connu une avancée notable dans les années 1980, a simplifié l’accès à la plongée en tant qu’activité récréative. Parmi les groupes hétérogènes de plongeurs, tous ne se soucient pas de la même façon de l’impact potentiel sur l’environnement.
Jusqu’à présent, aucune étude ne s’est penchée sur la communauté de plongeurs et le système de plongée. Les plongeurs techniques, par exemple, sont très spécialisés et extrêmement engagés en matière de plongée. L’on connaît très peu la dimension humaine des professionnels et opérateurs de plongée, l’impact de leurs motivations sur le niveau de service qu’ils offrent, ou encore leur influence sur la durabilité environnementale.
En participant aux activités de plongée, les plongeurs peuvent avoir un impact négatif sur l’environnement marin et provoquer du ressentiment parmi les communautés qui vivent dans les régions où ils s’immergent. Cet impact négatif peut être lié au manque d’expérience, au type d’activités entreprises, ou encore à l’ignorance des plongeurs.
Il est indiscutable que la plongée peut apporter des avantages économiques considérables aux communautés locales, tout en provoquant à la fois des conflits sociaux entre les plongeurs et les petits entrepreneurs, comme les pêcheurs. Ce phénomène se remarque tout particulièrement dans les pays en voie de développement. Des stratégies doivent être mises sur pied afin de protéger les intérêts de toutes les parties intéressées.
Il existe différentes approches de gestion de la plongée permettant de minimiser, voire d’éviter, les impacts négatifs de la plongée en masse. Des mesures plus « dures » pourraient consister en la fermeture de certaines zones, l’établissement de quotas ou encore la perception de redevances. Des mesures plus « douces » pourraient passer par la sensibilisation à travers l’éducation. Green Bubbles tente d’identifier l’approche la plus appropriée en déterminant les meilleures façons de motiver les opérateurs et leurs clients, que ce soit par l’établissement d’objectifs partagés ou de règlementations, ou encore par la crainte d’une censure publique.
La plongée militaire et commerciale a toujours été soumise à des règles strictes, tant en termes d’exigences de formation que d’aptitude physique. Les normes liées à la plongée récréative sont considérables moins élevées. Green Bubbles cherche à identifier les mesures susceptibles d’augmenter les normes de sécurité de la plongée pour la plongée récréative.
La technologie de la plongée a connu une amélioration notable. L’ordinateur de plongée est devenu un élément important de l’équipement des plongeurs récréatifs et professionnels. Et les smartphones ne tarderont pas à en faire partie. Il s’agit de progrès significatifs qui tendent à rendre la plongée plus « ludique ». Cette même technologie pourrait être utilisée comme support éducatif et de gestion de la sécurité.
La plongée est enrichissante et instructive, car elle permet aux plongeurs de faire l’expérience de la nature à un niveau très personnel. Elle a le potentiel de « sensibilisation à l’océan », thème principal du réseau Ocean Literacy, qui a pour vocation d’introduire les concepts liés à l’océan au sein des écoles et des universités.
Récemment, des projets de sciences citoyennes sont devenus populaires parmi la population. Les sciences citoyennes sont des programmes de recherche associant des scientifiques et une participation « citoyenne » d’amateurs volontaires.
Une grande partie de la recherche liée à la plongée se déroule autour de zones de récifs coralliens. Toutefois, la plongée a un impact différent dans les régions plus froides, tant sur le plan environnemental qu’économique. Si les environnements non tropicaux ne sont pas tenus en compte, certains efforts de conservation et certains aspects de la recherche scientifique pourraient être négligés. C’est pourquoi Green Bubbles promeut l’adoption de programmes de recherche au-delà des zones de récifs coralliens.
Le projet Green Bubbles est une toute nouvelle approche à la recherche liée à la plongée. Jamais auparavant, le système de plongée au sein de l’Union européenne n’a-t-il été évalué de manière aussi approfondie, ni la plongée a-t-elle été considérée comme un système dont l’étude des composants et interactions unissent autant de disciplines (sciences sociales, étude du milieu marin, viabilité environnementale, sciences commerciales, économie écologique, médecine et physiologie, gestion des risques, informatique et ingénierie, éducation et formation) autour d’un effort commun.
DAN Europe et Green Bubbles envisagent un avenir où les plongeurs, les professionnels et les opérateurs feront de la « plongée responsable » une norme à laquelle chacun aspire, et collaboreront au travers de projets de sciences collaboratives afin de sensibiliser la population aux concepts liés à l’océan.
Green Bubbles vise à devenir une référence en matière de durabilité environnementale, économique et sociale dans le secteur de la plongée, et articulera ses efforts autour de l’intendance environnementale, de la responsabilité sociale et de la sécurité de la plongée.
Visitez le site web de Green Bubbles ou contactez l’équipe Green Bubbles par e-mail :
[email protected] ou suivez Green Bubbles sur les médias sociaux:
- #GreenBubblesRISE
- #GreenBubblesproject
- #sustainable#diving
Contactez DAN directement :
DAN Europe est l’un des neuf partenaires de Green Bubbles :
Partenaires universitaires :
- Université polytechnique des Marches (Italie)
- DAN Europe (Malte)
- Stichting NHTV Internationale Hogeschool Breda (Pays-Bas)
- NWU (Afrique du Sud)
Partenaires non universitaires :
- Studio Associato Gaia snc (Italie)
- UBICA srl (Italie)
- INNOVASUB (Turquie)
- College of Exploration (États-Unis)
- DAN Southern Africa (Afrique du Sud)